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Clap de fin: décès du cinéaste Christian Lara

Christian Lara, le cinéaste Guadeloupéen, a tiré sa révérence ce samedi 9 septembre 2023 au CHU de La Meynard en Martinique.

Christian Lara, cinéaste (25 janvier 1939 – 9 septembre 2023)
Crédit photo: Gnama Baddy Dega

Considéré comme le père du cinéma antillais, à la fois producteur, monteur, scénariste et ancien journaliste au Figaro, Christian Lara a marqué de son empreinte le cinéma antillais avec plus d’une trentaine de films engagés et militants.

Des films devenus cultes et très populaires qui ont marqué et influencé toute une génération de cinéastes Guadeloupéens.

Christian Lara venait tout juste de terminer, en mai 2023, son dernier long-métrage.

Intitulé L’homme au bâton, le film est produit par la société Skyprod du producteur Afro-Guadeloupéen Gnama Baddy Dega et a été tourné en Guadeloupe.

Christian Lara raconte son dernier long-métrage L’homme au bâton
Crédit video : karibinfo.com

En 2022, Christian Lara était récompensé à la cérémonie des Sotigui Awards, au Burkina Faso, pour l’ensemble de carrière.

L’homme au bâton de Christian Lara devrait être sélectionné et projeté lors des prochains Sotigui Awards du 6 au 11 novembre 2023, au Burkina Faso.

“C’était un challenge, une fierté… Aujourd’hui, on vient au travail sans savoir quoi faire”: MACTE, des salariés sortent du silence.

Invisibilisés depuis 1 an, la trentaine de salariés, dont certains sont acquis à la cause de la directrice, s’interrogent sur les réelles intentions des pouvoirs publics concernant l’avenir du Mémorial Acte.

Peu osent s’en plaindre ouvertement, de peur des représailles.

Ambiance toute pourrie

Depuis le 12 mai, à l’annonce du président du Conseil d’administration, Ary Chalus, de renvoyer la directrice Laurella Rinçon, l’ambiance est devenue délétère au sein du Macte. Certains agents commencent à douter des pouvoirs publics et s’interrogent sur l’avenir de l’établissement.

« Tout le monde se méfie de tout le monde… Ils jouent le pourrissement… On a l’impression que l’État veut tout stopper… C’est quoi le but…? Aujourd’hui, on vient au travail sans savoir quoi faire…» s’inquiète Leslie (1).

Réputation internationale salie!

Pour Maya (1), c’est l’image de la Guadeloupe qui en prend un coup à l’international devant l’imbroglio juridique du maintien ou non de Laurella Rinçon au poste de directrice.

« Les projets avec les artistes sont en stand-by… Des structures de renommées internationales ont stoppé leurs collaborations avec nous… On passe pour des rigolos…».

Couac au Macte…

Mais c’est une scène ubuesque, qui s’est déroulée la semaine dernière, qui vient rajouter du trouble à une situation déjà bien confuse pour le personnel.

Vendredi 9 juin, vers 11h, l’ex-future directrice par interim, Manuela Moutou, qui doit, devrait, devait ( on ne sait plus) être mise à disposition par la Région Guadeloupe, dont Ary Chalus est aussi le président, débarquait au Macte, accompagnée de la vice-présidente du CA, Mme Laura-Line Cassin, pour s’entretenir avec le personnel, à sa grande surprise…

Arrivée masquée, la Dame de la Région a d’abord imposé masque et gel à tout le monde. Lors de sa visite, au pas de charge, elle aurait annoncé un nouvel organigramme on fwa, on fwa, on fwa… après des entretiens individuels.

En résumé: il y a un nouveau shérif dans la ville.

… sur un air de « I shot the sherif! »

C’était sans miser sur la future-ex directrice qui comptait bien faire valoir ses droits. 

Au même moment, à Basse-terre, le Tribunal administratif ordonnait la réintégration de Laurella Rinçon dans les effectifs du Macte. La Dame de la Région n’aura fait l’interim que 2h, le temps d’un aller-retour Basse-Terre/Pointe-à-Pitre, avec les embouteillages… Ouuups, le bilan carbone!!!

Et hop! Disparu l’a prise… pour ne plus jamais réapparaitre et ne donner aucun signe de vie, jusqu’à ce jour

« Elle est venue avec son covid… Elle a fait des annonces… Et depuis, on n’a plus de nouvelles d’elle…» accusent des salariés médusés.

La malédiction des Ancêtres a-t-elle encore frappé? 

Prèmyé so pa so ?

Malgré la dégradation de leurs conditions de travail et pour certains de leur état psychologique, les agents, qui viennent de percevoir leurs salaires après 15 jours d’attente, ne veulent en aucune façon être considérés comme des pauvres victimes qui quémandent une pièce pour nourrir leurs enfants.

« Nou ka goumé pou sa ki tan nou! », revendique Maya (1).

Le Macte, Leslie (1), en parle encore avec passion, malgré la désillusion:

«Faire rayonner le Macte, la Guadeloupe… C’était un challenge, c’était une fierté… »

NDLR : (1) Les prénoms ont été changés et les fonctions non-mentionnées.

MACTE, acte 2: Laurella Rinçon, réintégrée

La nouvelle vient de tomber et elle a de quoi secouer le cocotier.

Le Tribunal administratif de Guadeloupe ordonne la réintégration provisoire de Laurella Rinçon au sein du MACTE dans un délai de 5 jours.

Tribunal administratif de Guadeloupe

Le 9 mai 2023, par voie d’huissier, Ary Chalus, président du Conseil d’administration, avait signifié dans un courrier qui avait largement fuité (à dessein ?) dans la presse locale, la radiation des effectifs du MACTE de Laurella Rinçon.

Une décision qui avait provoqué l’annulation de toutes les manifestations de commémoration de l’Abolition de l’esclavage du 27 mai, obligeant la collectivité régionale à improviser un dépôt de gerbes.

Dépôt de gerbes lors des commémorations
de l’abolition de l’esclavage du 27 mai 2023 au MACTE

Murée dans un silence depuis plusieurs semaines, la directrice a saisi le tribunal, dès le 23 mai, pour contester les conditions de son éviction par le président du Conseil d’administration.

Le juge des référés vient donc de suspendre cette décision jusqu’à ce qu’il soit statué au fond sur la légalité de cette décision.

Ordonnance de 9 juin 20203 du Tribunal administratif de Guadeloupe
Ordonnance de 9 juin 20203
du Tribunal administratif de Guadeloupe

Pan sur le bec et espoir pour les agents

C’est la 2ème fois que Laurella Rinçon remporte la bataille juridique, symbolisant la crise de gouvernance autour du Mémorial Acte. En mars 2022, la directrice avait déjà gagné la première manche au Tribunal administratif qui ordonnait sa réintégration.

Laurella Rinçon, actuelle directrice 
du Macte
Ary Chalus, président du CA du Macte et président de la Région Guadeloupe

Une nouvelle défaite juridique et administrative qui en dit long sur le niveau d’impréparation du président du Conseil d’administration et de ses conseillers, fins spécialistes du Droit.

Un camouflet pour Ary Chalus, également président de la Région Guadeloupe, dont la commission permanente venait tout juste d’enteriner la mise à disposition d’une directrice par interim.

Cette nouvelle défaite est-elle synonyme d’une perte de crédibilité et d’autorité aux yeux de l’opinion ?

Une victoire qui est aussi synonyme de versement des salaires, bloqués depuis la radiation de la directrice, seule habilitée à payer salaires et prestations.

MACTE: les agents inquiets pour leurs salaires

Dommages collatéraux au MACTE dans le conflit larvé de gouvernance entre la directrice de l’établissement Laurella Rinçon et le président du Conseil d’administration, Ary Chalus.

Laurella Rinçon, actuelle directrice
du Macte
Ary Chalus, président du CA du Macte
et président de la Région Guadeloupe

À la veille de le réunion de la commission permanente de la Région qui devrait entériner la mise à disposition de Manuela Moutou, au poste de directrice par interim du MACTE, les salariés de l’établissement expriment inquiétude et désarroi.

Dans un mail de relance adressé à Ary Chalus, la trentaine d’agents indique être sans salaire depuis le mois de mai.

Mail envoyé ce mercredi 7 juin au président du CA du Macte

Les salariés, en majorité des mères célibataires, avaient déjà alerté le président du Conseil d’administration, également président de la Région Guadeloupe, dans un courrier daté du 1er juin. Courrier resté sans réponse à ce jour.

Courrier envoyé par les agents, daté du 1er juin

S’estimant victimes collatérales, les salariés, en première ligne face à des prestataires mécontents qui n’ont toujours pas été réglés, semblent lâchés de toute part et fustigent un manque de communication, qui ne se fait que par voie de presse.

Laurella Rinçon, actuelle directrice du Memorial Acte à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)

Demain, 8 juin, la commission permanente devrait mettre fin au mandat de l’actuelle directrice.

Une décision qui pourrait être contestée au Tribunal administratif, comme la précédente qui avait été annulée définitivement en mars 2022.

La procédure administrative avait alors duré 4 mois. Et 4 mois sans salaires, c’est bien ce que craignent les salariés.

Malédiction des ancêtres ou incompétence institutionnalisée ? Voilà qui devrait interpeler les élus Guadeloupéens, réunis en congrès en ce moment même, sur l’avenir du pays Guadeloupe et de sa gestion des affaires.

Memorial Acte: l’image du jour!

C’est l’image du jour, captée par le photographe de France-Antilles. Coïncidence, hasard ou signe du destin ? La synchronicité se moque bien de l’actualité.

A peine “virée”, Laurella Rinçon, directrice du Macte, accueille en grandes pompes Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, auprès de laquelle elle conteste les conditions de son éviction… entourée d’ Ary Chalus, le président de la Région Guadeloupe qui a entamé une procédure de radiation contre elle…

Question de protocole, diront certains mais situation croquignolesque sous les tropiques. On imagine les échanges entre les trois…

10 mai: jour de commémoration nationale

En France, depuis 2006, le 10 mai est la “journée nationale de commémoration des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition”.

Que commémore-t-on chaque année ?

Après la découverte de l’Amérique par les Européens en 1492, du XVe au XIXesiècles, plus de 11 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été capturés en Afrique, transportés à travers l’Atlantique et réduits en esclavage pour travailler dans des conditions très dures au sein d’exploitations coloniales en Amérique et dans la Caraïbe.

Le mémorial Cap 110, érigé en 1998, à l’Anse Caffard, au Diamant en Martinique.
© helenedevun – stock.adobe.com

Pourquoi la date du 10 mai ?

La date du 10 mai a été choisie par le président Jacques Chirac, sur proposition du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE) alors dirigé par l’écrivaine Maryse Condé.

Cette date symbolique fait référence à la date d’adoption par le Sénat du texte définitif de la loi Taubira du 21 mai 2001.

Que contient la loi Taubira du 21 mai ?

La date du 10 mai commémore l’adoption de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité du 21 mai 2001, aussi appelée “loi Taubira” du nom de l’ancienne ministre de la justice. 

Christiane Taubira à l’Assemblée Nationale

Par cette loi, la République française reconnaît que la traite négrière transatlantiqueainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques, aux Caraïbes et dans l’océan Indien contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité.

Quelles sont les autres dates de commémoration de l’abolition de l’esclavage en France ?

Différentes journées de commémoration de l’abolition de l’esclavage sont reconnues sur le territoire français.

Cette diversité reflète la complexité et les particularités locales de l’histoire de l’esclavage dans les départements et régions d’outre-mer français (DROM). Bien que le décret Schoelcher abolit en théorie l’esclavage le 27 avril 1848, la situation politique et sociale des esclaves éloignés de la métropole ne changent pas. Ainsi, ces dates historiques correspondent à l’anniversaire de l’abolition réelle de l’esclavage dans les DROM. 

  • le 27 avril à Mayotte ;
  • le 22 mai en Martinique ;
  • le 27 mai en Guadeloupe ;
  • le 10 juin en Guyane ;
  • le 20 décembre à la Réunion.
Guadeloupe, un descendant d’esclaves rachète le journal intime de Victor Schoelcher, l’abolitionniste Français (www.bigidi.tv)

La loi du 30 juin 1983 reconnaît ces journées de commémoration de l’abolition de l’esclavage comme des jours fériés locaux. 

La Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qui a remplacé le CNMHE, assure la coordination du mois des Mémoires (du 27 avril au 10 juin et le 20 décembre à La Réunion) dans lequel s’inscrit la journée nationale du 10 mai.

Que reste-t-il de la liberté de la presse ?

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2023, l’UNESCO va organiser un événement anniversaire spécial au siège de l’ONU à New-York, marquant ainsi les 30 ans de la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies de proclamer une journée internationale pour la liberté de la presse.

Quel rang obtient la France dans le classement mondial ?

Selon une étude publiée ce 3 mai, par Reporters Sans Frontières. Le classement évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays.

Par le passé, la France était pointée du doigt à cause du contexte des violences policières liées au mouvement des Gilets jaunes. Mais cette année, l’Hexagone est un meilleur élève et gagne 2 rangs pour se hisser à la 24eme place du classement. Ce score est caractérisé par de bons résultats, aussi bien sur le plan légal que socioculturel. Cependant, rsf.org précise que le contexte économique et sécuritaire est jugé “problématique”

La liberté de la presse en France: qui possède quoi?

Difficile de se poser la question de la liberté de la presse sans se poser la question de la concentration des médias dans les mains de quelques industriels.

Xavier Niel, Bernard Arnault, Vincent Bolloré, Martin Bouygues

Bolloré, Drahi, Arnault, Dassault, Pinault, Niel, Bouygues: les noms des quelques milliardaires devenus patrons de la presse française sont largement connus du grand public. Les rachats successifs de ces dernières années, à commencer par Vincent Bolloré avalant le groupe Canal + (dont iTélé, devenu CNews), ont fait naître de fortes inquiétudes pour la liberté de la presse et l’indépendance des journalistes. Avec un point commun à la plupart de ces articles, publications et même propositions de loi critiquant cette concentration : l’affirmation selon laquelle neuf milliardaires se partagent 90 % des médias français.

État des lieux de la presse en France

La formule a été reprise encore récemment, dans le documentaire Média Crash – qui a tué le débat public ?, sorti le 16 janvier et réalisé par Valentine Oberti et Luc Hermann, respectivement journalistes à Mediapart et Premières Lignes. «Jamais la France n’a connu une telle concentration des médias privés : neuf milliardaires détiennent plus de 90 % des grands médias, télévision, radio, journaux», explique la voix off dans les premières minutes destinées à planter le décor.

Historique et état des lieux de la presse en Guadeloupe

La presse guadelou­péenne représente une floraison de titres, qui ne durent parfois que le temps d’un parti ou d’un meneur. Elle reflète les combats politiques et la perception qu’a le Guadeloupéen de son pays.

Au XIXe siècle  la Gazette de la Guadeloupe, la Gazette officielle, (1815-1881), Le Journal officiel de la Guadeloupe, (1882-1947) présentent les textes officiels. C’est à cette période que la presse locale prend son essor et devient l’organe d’expression de l’actualité, l’histoire, la politique, la culture guadeloupéenne avec Le Courrier de la GuadeloupeLe ProgrèsLe Peuple.

Au XXe siècle, Aldophe-Hildever Lara fonde Le Nouvelliste de la Guadeloupe (1902-1965), premier journal dédié à l’information. Après la Seconde Guerre mondiale apparaissent Le Miroir de la Guadeloupe (1947-1957), Match (1943-2010), L’Etincelle (1944), Le Progrès social (1957). Le quotidien Le Nouvelliste est suivi par Antilles Matin (1964-1966), puis France-Antilles en 1965 du groupe Hersant, racheté après sa liquidation judiciaire en 2020 par Xavier Niel, le célèbre patron de Free.

À l’époque plusieurs patrons de presse ont été contactés par l’Etat pour créer France-Antilles. Robert Hersant, député de l’Oise, et créateur notamment de l’Auto-journal, est le seul à relever le défi. Il est appuyé par le ministre de l’Information de l’époque, Alain Peyrefitte. En 1973, il rachète le titre dans des conditions floues. Tout laisse à penser qu’on lui a fait un cadeau. Le prix de la transaction demeure à ce jour inconnu. Le journal continue d’être la voix de la France et sert la cause du pouvoir. Les aspirations autonomistes ne sont pas représentées.

L’actualité hebdomadaire paraît aussi dans St Martin’s week (1985), Le Journal de Saint-Barth (1993), Le Pélican (2004), La Gazette des Caraïbes (2006-2009), Nouvelles Semaine (2010), Le Courrier de Guadeloupe (2012), Ti Journal (2015).

Sources: telerama.fr ; francearchives.gouv.fr

Inédit en Guadeloupe: règlements de compte et affrontements par médias interposés

Si la presse aux Antilles-Guyane est en situation quasi hégémonique par la présence des titres comme France-Antilles ou par le monopole du service public audiovisuel, on assiste cependant, ces dernières semaines, à des règlements de compte entre Guadeloupe La 1ère et la chaine privée locale Canal 10.

Dans le JT local de Canal 10 du 7 avril, le journaliste Harold Luce avait relayé les propos du député Elie Califer qui devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée Nationale critiquait la gestion de la crise Covid en Guadeloupe. Des propos qui avaient suscité un tollé, le député ayant dû s’excuser par la suite dans un communiqué.

Le député Guadeloupéen Ellie Califer, devant la commission des Affaires sociales de l’AN

Source: https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/hopitaux-de-la-mort-situation-catastrophique-les-propos-d-elie-califer-a-la-commission-des-affaires-sociales-de-l-assemblee-creent-la-polemique-1383354.html

Ce à quoi répondait le journaliste Eric Stimpfling, dans un reportage diffusé le 8 avril dans le JT de Guadeloupe La 1ère, accusant son confrère, d’être un complotiste antivax

Une passe d’armes, inédite dans la forme entre les deux confrères, loin d’être passée inaperçue sur les réseaux sociaux et des accusations vite balayées par le journaliste de Canal 10, via son compte Twitter, s’appuyant notamment sur des sources nationales… du service public.

Eric Stimpfling, journaliste à Guadeloupe La 1ère
Harold Luce, journaliste à Canal 10

Ces attaques contre Canal 10 ne sont pas nouvelles. Le media local dérange le service public depuis sa création en 1986. En effet, au fil des années, la petite chaine, créée par feu Michel Rodriguez et gérée par sa fille Lisa, a su se rendre populaire, s’interessant en priorité aux préoccupations du peuple, qui le lui rend bien volontiers.

Un lien de proximité et d’affection, renforcé pendant le crise Covid, là où le service public se contente d’un journalisme de préfecture, selon l’expression employée par des médias comme  AcrimedLe MédiaArrêt sur images ou Blast.

Situation de monopole, éditorial imposé par l’extérieur… Cela devrait nous interroger sur le type de presse que nous voulons pour la Guadeloupe: une presse libre, indépendante et aussi capable de mener ses propres investigations.

La liberté de la presse est l’une des principales libertés publiques, garantie par la loi du 29 juillet 1881 et la Cour Européenne des Droits de l’Homme. C’est une condition nécessaire à l’exercice de la démocratie. Elle participe du droit d’expression et de critique dont disposent tous les citoyens vivant dans les pays démocratiques.

Et la Guadeloupe, territoire régi par les lois de la République, n’y échappe pas.

Affaire Klodo: le juge d’instruction poursuit l’enquête.

La nouvelle vient de tomber. Selon Le Parisien, le juge d’instruction, chargé de la désormais “Affaire Klodo“, retraité de 67 ans décédé lors d’un contrôle de gendarmerie en Guadeloupe, a décidé de poursuivre l’enquête.

Première victoire pour la famille.

C’est une première victoire pour la famille de Claude Jean-Pierre qui depuis le début de cette affaire n’a eu de cesse de mobiliser l’opinion publique et le monde politique pour obtenir un procès et réclamer Jistis pou Klodo.

Fatia Alcabelard et Christophe Sinnan, fille et beau-fils de Claude Jean-Pierre, dit Klodo, décédé des suites d’un contrôle de gendarmerie le 21 novembre 2020 en Guadeloupe. Crédits videos: Fatia Alcabelard et Christophe Sinnan

«C’est un peu le George Floyd français» : Claude Jean-Pierre, mort en Guadeloupe après un contrôle routier.

Un véritable camouflet pour le procureur de la République, Xavier Sicot, qui a lui-même annoncé la poursuite, par un juge d’instruction, de l’information judiciaire ouverte pour homicide involontaire contre X, alors que le 5 février dernier, il préconisait un non-lieu.

Xavier Sicot, procureur de la République en Guadeloupe

Un choix contesté, compte-tenu des images de vidéosurveillance diffusées en boucle sur les réseaux sociaux, qui avait suscité des manifestations de soutien à la famille aussi bien en Guadeloupe qu’en France héxagonale.

Le combat continue.

Respire Plus: “La Guadeloupe solde son Covid.”, titre le Canard Enchainé du jour.

Extrait du Canard Enchainé du 18 avril 2023

On apprend dans le fameux palmipède du jour que l’entreprise Respire Plus, en liquidation judiciaire, va vendre tout son matériel aux enchères.

Le 24 avril prochain à 9h30, environ 400 000 masques de type II et FFP2 seront vendus à l’hôtel des ventes ainsi que des biens mobiliers de l’entreprise.

https://www.interencheres.com/materiels-professionnels/liquidation-judiciaire-respire-plus-en-guadeloupe-608568/

Respire Plus, c’est le nom de cette entreprise qui, en pleine pandémie, a installé une usine de fabrication de masques chirurgicaux à Jarry, Baie-Mahault. Les masques étant difficiles à trouver sur le marché national voire international à l’époque, à cause d’une pénurie due au confinement.

L’idée initiale était de fabriquer des masques sur place, en Guadeloupe, pour la population. L’entreprise qui se voulait la première à fabriquer des masques aux Antilles-Guyane, avait alors bénéficié de près 450 000 euros de subventions, lors de sa création.

Rodrigue Solitude, alors chef de cabinet d’Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe, est soupçonné de prise illégale d’intérêts par charge de mission de service public dans une affaire dont il assure l’administration ou la surveillance pour des faits commis à partir de 2020.

Rodrigue Solitude, ancien chef de cabinet de la Région Guadeloupe.

En janvier, les différentes parties ont demandé le renvoi de l’audience qui aura finalement lieu le 28 septembre 2023.

Non-lieu dans l’affaire Klodo ?

Se dirige t’on vers un classement sans suite de l’enquête sur les circonstances de la mort de Claude Jean-Pierre dit Klodo ?

L’annonce vient de tomber: Xavier Sicot, le procureur de la République de Basse-Terre sollicite le NON-LIEU.

Rappel des faits.

Le 21 novembre 2020, lors d’un banal contrôle routier effectué par deux gendarmes dans la commune de Deshaies, le retraité était violemment extrait de sa voiture. Il aura deux vertèbres brisées selon le rapport d’autopsie du CHU de Pointe-à-Pitre où il décédera 12 jours plus tard.

Reportage diffusé le 22 novembre 2021

Grace aux images de vidéosurveillance, révélées et diffusées par M6, et à la mobilisation de la population qui a suivi face à la lenteur de l’enquête, les deux gendarmes avaient finalement été placés sous le statut de « témoin assisté ».

2 ans après, où en est l’enquête ?

2 ans que la famille de Claude Jean-Pierre dénonce la lenteur et l’opacité de l’enquête menée par le procureur de la République.

Xavier Sicot, procureur de la République de Basse-Terre

2 ans après la mort du septuagénaire, Xavier Sicot a donc estimé ne pas avoir suffisamment d’éléments et préconise un non-lieu, comme souvent lors d’affaires impliquant la police ou la gendarmerie…

Une décision incompréhensible, au vu des images vidéos et du rapport d’autopsie, qui devrait raviver les tensions en Guadeloupe.

Il appartient désormais au juge d’instruction de rendre justice à Klodo.