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Décès de Jim Brown, icône sportive Afro-Américaine des Droits Civiques.

Le légendaire running-back de la NFL, Jim Brown, est décédé à l’âge de 87 ans, dans sa résidence de Los Angeles, jeudi soir.

Jim Brown (1936-2023)

Un des plus grands joueurs de football de tous les temps et l’une des premières grandes vedettes de ce sport, Brown a réécrit le livre des records au cours d’une courte carrière qui s’est étendue de 1957 à 1965. Il a mené les Browns de Cleveland à leur dernier titre en 1964.

Jim Brown, ancien running-back
des Browns de Cleveland (1957-1964)

Un coureur inarrêtable doté de puissance, de vitesse et d’endurance, l’arrivée de Brown a amplifié la popularité naissante du football à la télévision.

Les meilleurs moments de la carrière
de Jim Brown

Brown s’est retiré au sommet de sa gloire après avoir remporté un troisième titre de joueur par excellence de la NFL en 1965 pour devenir activiste et acteur. Il a joué dans plus de 50 films, incluant Les Douze Salopards (Robert Aldrich, 1967, Any Given Sunday (Oliver Stone, 1999) ou encore He Got Game (Spike Lee, 1998).

En 2020, son nom apparaît dans le film One Night In Miami (Regina King, 2020) qui relate la rencontre vraie d’un soir entre Sam Cooke, Mohammed Ali et Jim Brown, à la demande de Malcolm X.

One Nigh In Miami (2020)

Brown était aussi un activiste proche de Malcolm X et de Mohamed Ali. Il a organisé en 1967 le Sommet de Cleveland, qui a réuni douze hommes de premier plan de la communauté afro-américaine, en réponse à la décision de Mohamed Ali de ne pas participer à la guerre du Vietnam.

Malcolm X photographiant Mohammed Ali, Jim Brown et Sam Cooke (1964)

Les participants avaient soutenu le boxeur, symbolisant de fait l’unité des Noirs pendant le mouvement des Droits Civiques en Amérique.

School Daze, victime de colorisme.

Giancarlo Esposito et Tisha Campbell dans School Daze (1988)

Spike Lee a récemment déclaré que le casting et l’équipe de tournage de “School Daze” avaient été expulsés du campus de Morehouse en raison du colorisme: “Vraiment blessant à l’époque”.

School Daze, sorti en 1988, est reconnu par beaucoup comme un classique, en particulier au sein de la communauté Noire. Mais très peu de gens connaissent les obstacles que le jeune réalisateur, à l’époque, a endurés lors de la réalisation de son 3ème film.

Alors que le film devait se tourner au Morehouse College d’Atlanta, la production a dû déménager pour le Morris Brown College, de l’autre côté de la ville de l’Etat de Georgie. Dans une interview de février 2018 dans l’ Atlanta Journal-Constitution, Spike Lee a déclaré que le colorisme avait joué un rôle dans le changement de lieu car le président de Morehouse, Hugh Morris Gloster, n’aimait pas le choix de comédien pour le rôle, pourtant fictif, du président du campus.

“Je n’aime pas le gars que vous avez choisi pour incarner le président de l’université (le regretté et grand Joe Seneca). Il ressemble trop à un sambo*”.

Joe Seneca, acteur américain (1919-1996)

“Il m’a dit ça en face. Le président de Morehouse m’a dit que l’homme que j’avais choisi avait la peau trop foncée. Je lui ai répondu que je sais que ce que nous faisions était bien.” a déclaré le réalisateur.

Sorti en 1988, School Daze est inspiré des années de Spike Lee en tant qu’étudiant de premier cycle au Morehouse College et met en vedette Tisha Campbell, Giancarlo Esposito et Laurence Fishburne

Lee a révélé, que par la suite, qu’il n’avait plus été invité à Morehouse. Cependant, l’ancien de Morehouse a eu le dernier mot car il siège maintenant au conseil d’administration.

Spike Lee, réalisateur

“En fait, après la sortie de ce film, je n’ai pas vraiment été invité à retourner à Morehouse pendant plusieurs années. Vraiment jusqu’à ce que le gars qui était président parte. Mais maintenant, je fais partie du conseil d’administration, donc ça fait longtemps. Mais c’était vraiment blessant à l’époque.

*NDLR: Le terme sambo est une insulte pour designer une personne Noire à la couleur de peau foncée.

Accusé d’antisémitisme dans «TPMP», Francky Vincent porte plainte pour diffamation

C’est la première fois que Francky Vincent se confie depuis son passage chez Cyril Hanouna, sur C8, le 6 décembre, où il a été accusé d’antisémitisme par Gilles Verdez. Le chanteur, qui s’était produit au « Bal des quenelles » de Dieudonné, attaque le chroniqueur.

Le 25 novembre dernier, le nom de Francky Vincent apparaît à la surprise générale dans la nouvelle promotion des chevaliers de l’ordre des Arts et des Lettres. Lorsque l’information est révélée, le 6 décembre, le chanteur guadeloupéen de 66 ans est invité dans l’émission « Touche pas à mon poste », sur C8, pour parler de cette nomination mais aussi du « lynchage » dont il serait victime.

L’émission débute avec légèreté, mais le débat se tend lorsque Gilles Verdez prend la parole : « Moi, ce qui me choque, monsieur Vincent, ce ne sont pas vos paroles, c’est votre adoration pour Dieudonné. Sur la chaîne d’Alain Soral, un essayiste d’extrême droite, vous avez quand même dit : Je lui voue une admiration inconditionnelle, tout le respect du monde. Dieudonné est un antisémite, condamné comme tel. Comment pouvez-vous dire ça ? Est-ce que vous cautionnez l’antisémitisme de Dieudonné ? »

Francky Vincent ne s’attendait pas aux attaques répétées de Gilles Verdez et répond assez maladroitement. « Je ne cautionne rien du tout, je m’arrête à l’homme qui me fait rire. » « Cela ne vous gêne pas de vous afficher au Bal de la quenelle ? » « Je m’affiche avec tout le monde, des célébrités, des artistes… J’étais invité pour voir mon humoriste préféré, le meilleur humoriste de tous les temps. »

« Vous ne pouvez pas représenter les arts et la culture française »

« Il vous fait rire, Dieudonné ? » s’agace Gilles Verdez, de plus en plus énervé. « Quand il fait ses sketchs, s’il n’y a pas de haine », répond le chanteur. « Si vous cautionnez l’antisémitisme, vous êtes antisémite, accuse encore le chroniqueur. Vous ne pouvez pas représenter les arts et la culture française en allant chez Dieudonné. »

Sur le plateau, l’équipe se prend le bec. Valérie Bénaïm et Géraldine Maillet soutiennent leur confrère. Benjamin Castaldi, Jean-Marie Bigard et Guillaume Genton, animateur de la matinale de Virgin Radio, viennent défendre Francky Vincent : « Gilles, c’est dangereux ce que tu fais. » « Tu attises la haine et la colère », lui lance Bigard.

« Est-ce que vous condamnez les propos antisémites de Dieudonné ? » reprend Géraldine Maillet. « Je n’applaudis pas, cela ne me plaît pas, répond Francky Vincent. Mais je ne les condamne pas. Je ne suis pas juge, je ne juge pas les gens. J’ai une sœur qui a eu un enfant avec un juif, j’ai un neveu mélangé, je suis mal placé pour être raciste et antisémite. »

« Qui sont-ils pour me juger ? »

Sur le plateau, 75 % des téléspectateurs ne comprennent pas le « lynchage » du chanteur coquin. Deux semaines plus tard, ce dernier ne l’accepte pas non plus. « J’ai attaqué Gilles Verdez pour diffamation, annonce-t-il. On me soupçonne d’être un sympathisant des antisémites parce que j’ai chanté une chanson en 2019 au Bal des quenelles de Dieudonné. Alors que ma femme est sémite, que j’ai eu un enfant avec une métisse sémite… Je prends cela au sérieux. Au-delà de moi, ils ont voulu faire le procès du comité qui m’a attribué la médaille des Arts et Lettres. Je ne serais pas digne de la recevoir ? Mais qui sont-ils pour me juger ? »

« Je me suis retrouvé dans un tribunal de pacotille, une énorme mascarade, réagit-il encore. Je suis tombé dans un traquenard. On m’avait dit que je parlerais pendant huit minutes de ma distinction, mais ça n’a duré que trente secondes et ils me sont tombés dessus pendant vingt-cinq minutes. J’avais l’impression qu’Hanouna était le procureur, Verdez le juge, je rends hommage à Genton et Bigard qui m’ont défendu avec du bon sens. Je suis allé cinq fois à TPMP, jamais ils ne m’avaient parlé de Dieudonné. Et là, comme j’ai la médaille, ils me tombent dessus. J’avais le sentiment d’être trahi. Je ne reviendrai plus dans cette émission. »

« Retourne en Afrique! » au sein de l’Assemblée nationale.

Ce jeudi 3 novembre dans l’après-midi, l’Assemblée a mis fin à la séance des questions au Gouvernement après une interpellation raciste.

Lors de la question du député LFI-#NUPES Carlos Martens Bilongo sur le sort des migrants en Méditerranée, celui-ci a été interrompu par le député RN, Grégoire de Fournas, lui hurlant “Retourne en Afrique !”.

De quoi ouvrir les yeux aux électeurs d’outre-mer qui ont voté massivement pour Marine Le Pen et le Rassemblement National, lors du 2nd tour de l’élection présidentielle en mai 2022.