Archives de catégorie : politique

Régionales 2015, Ary Chalus condamné à 2 ans d’inéligibilité

Ary Chalus, président du Conseil régional de Guadeloupe

Ary Chalus, est reconnu coupable par la justice. La décision est tombée ce jour à 10h du matin.

Dans l’affaire du dépassement du plafond des dépenses de campagne pour les élections régionales de 2015, le tribunal correctionnel de Basse-Terre a condamné le président du Conseil régional à 2 ans inéligibilité, 15 mois de prison avec sursis, 25000€ d’amende et l’interdiction d’être membre d’un bureau associatif pendant 3 ans.

Sur les quatre autres prévenus qui comparaissent également, trois sont aussi reconnus coupables et le quatrième a été relaxé…

Il s’agit de Georges Daubin, adjoint au maire de Baie-Mahault au moment des faits. Il est condamné à une peine de 6 mois de prison avec sursis, 6000€ d’amende et 2 ans d’inéligibilité pour abus de confiance et complicité d’engagement de dépense dépassant le plafond.

Dominique Descombes, le mandataire financier d’Ary Chalus et trésorier de l’Alliance Baie-Mahaultienne, association culturelle et sportive, est également condamné à 9 mois de prison avec sursis, 2 ans d’inéligibilité et une interdiction d’être membre d’un bureau associatif pour 3 ans .

Fred Eustache, président délégué de l’Alliance Baie-Mahaultienne qui a payé les dépassements de frais de campagne d’Ary Chalus, est aussi condamné à une peine de prison de 3 mois avec sursis, 2 ans d’inéligibilité et 3000€ d’amende pour abus de confiance. Il est interdit d’être membre d’un bureau associatif pendant 3 ans.

Fred Madinecouty, l’ancien directeur général des Services à la Communauté d’Agglomérations Grand Sud Caraïbes, accusé d’avoir détourné les fonds de la collectivité, est relaxé…

Le montant total du dépassement de frais de campagne retenu par le tribunal est de 58000€. Les juges ont donc été plus loin que le procureur qui n’avait pas requis l’inéligibilité, à la surprise générale.

C’est un véritable séisme politique en Guadeloupe et un coup dur pour Ary Chalus qui, avec les autres condamnés a 10 jours pour faire appel. L’appel étant suspensif. A suivre…

« Retourne en Afrique! » au sein de l’Assemblée nationale.

Ce jeudi 3 novembre dans l’après-midi, l’Assemblée a mis fin à la séance des questions au Gouvernement après une interpellation raciste.

Lors de la question du député LFI-#NUPES Carlos Martens Bilongo sur le sort des migrants en Méditerranée, celui-ci a été interrompu par le député RN, Grégoire de Fournas, lui hurlant “Retourne en Afrique !”.

De quoi ouvrir les yeux aux électeurs d’outre-mer qui ont voté massivement pour Marine Le Pen et le Rassemblement National, lors du 2nd tour de l’élection présidentielle en mai 2022.

Assassinat de Malcolm X.

Les deux Afro-Américains accusés d’avoir tué Malcolm X ont été innocentés. Ils vont percevoir 36 millions de dollars de la part de la ville de New-York. Ils avaient été condamnés à tort et ont passé une vingtaine d’années en prison chacun.

Ils ont été victimes de l’une des plus grosses erreurs judiciaires de l’histoire des Afro-Américains. Deux hommes innocentés en 2021, après vingt ans de prison chacun pour l’assassinat en 1965 de Malcolm X, vont percevoir au total 36 millions de dollars de la ville et de l’Etat de New York.

Muhammad Aziz se tient devant un palais de justice de New York avec des membres de sa famille et des avocats après que sa condamnation pour le meurtre de Malcolm X a été rejetée le 18 novembre 2021 à New York. (Photo : Spencer Platt/Getty Images)

L’avocat David Shanies, défenseur de Muhammad Aziz, 84 ans, et de la famille de Khalil Islam, décédé en 2009, a confirmé dimanche soir dans un courriel qu’une « injustice (avait été) aujourd’hui reconnue et une étape modeste franchie pour la corriger ». Interrogée par le New York Times, la direction juridique de la mairie de New York avait révélé plus tôt un accord de dédommagement financier avec « Messieurs Aziz et Islam injustement condamnés pour ce crime » : le meurtre de Malcolm X le 21 février 1965 à la tribune de l’Audubon Ballroom, une salle de spectacle de Harlem, un quartier du nord de Manhattan.

Plus de 40 ans de prison à eux deux

Les deux hommes, membres du mouvement de Malcolm X « Nation of Islam », avaient été condamnés en 1966 à de lourdes peines d’emprisonnement et avaient passé 42 ans à eux deux derrière les barreaux – une vingtaine d’années chacun – pour un meurtre qu’ils n’avaient jamais commis. Mais le 19 novembre dernier, dans un coup de théâtre judiciaire historique, la cour suprême de l’Etat de New York les avait innocentés.

La justice avait même reconnu son « échec » en ayant emprisonné deux innocents pour l’assassinat de l’icône de la cause des personnes noires dans les années 1960 aux Etats-Unis. La disparition de Malcolm X fut un coup de tonnerre dans l’histoire douloureuse des Afro-américains. Une « tragédie (…) ressentie dans le monde entier et aggravée par le fait qu’elle a conduit à la condamnation et à l’emprisonnement de deux jeunes hommes noirs innocents en Amérique » ; a dénoncé l’avocat David Shanies.

Un documentaire à venir sur Netflix.

Il a confirmé les chiffres du New York Times : 26 millions de dollars versés par la ville de New York et dix millions de dollars de l’Etat de New York. Muhammad Aziz, libéré en 1985, et Khalil Islam, libéré en 1987 et décédé en 2009 à 74 ans, ont toujours clamé leur innocence. Le troisième condamné, Mujahid Abdul Halim, avait lui reconnu à l’époque avoir tiré sur Malcolm X, et avait mis ses deux coaccusés hors de cause, mais en vain.

Jusqu’à ce que la justice de New York rouvre le dossier en 2020. Il a en effet fallu attendre la diffusion en février 2020 d’un documentaire sur Netflix (« Who Killed Malcolm X ? »), renouvelant les doutes sur la présence d’Aziz et d’Islam sur les lieux de l’assassinat. Après des mois d’enquête en révision, le procureur de l’époque de Manhattan, Cyrus Vance, s’était allié aux avocats des deux hommes et à une organisation, « The Innocence Project », qui lutte contre les erreurs judiciaires, pour déposer une motion d’annulation devant la cour suprêmenew-yorkaise.

Des « excuses » après des « décennies d’injustice »

Et en novembre dernier, en direct à la télévision et sous les applaudissements, le procureur Vance avait présenté les « excuses » des autorités judiciaires américaines pour des « décennies d’injustice » et des « violations inacceptables de la loi et de la confiance de l’opinion publique ». Devant la cour, il avait « reconnu la gravité de cette erreur » judiciaire, sans s’étendre sur les rumeurs concernant le rôle trouble joué à l’époque par la police fédérale (FBI) et celle de New York.

A voir: http://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/src/qx850sq/zone/1/showtitle/1/

Au moment de son assassinat, Malcolm X, 39 ans, figure radicale de la cause afro-américaine, accusé par ses détracteurs d’appeler à la violence et au séparatisme, avait quitté « Nation of Islam » et opéré un virage plus consensuel. Il avait été alors menacé par des membres de son ancien mouvement et son domicile à New York avait été la cible d’un attentat quelques jours plus tôt.

Menaces sur la Route du rhum 2022 ?

Depuis quelques jours circulent sur les réseaux sociaux des messages plus ou moins explicites contre la 12eme édition de la Route du Rhum. Et dans le plus grand silence…

Un message en anglais et en français qui s’adresse directement aux 138 participants qui partiront du port de Saint-Malo le 6 novembre prochain pour la destination Guadeloupe. Message faisant allusion à la crise sanitaire, sociale et politique que traverse la Guadeloupe.

La Route du rhum, caisse de résonance.

Ce n’est pas la 1ere fois que cette manifestation dite sportive, considérée par beaucoup comme des réminiscences du Commerce Triangulaire et de la Traite négrière, sert de « caisse de résonance » pour des revendications.

A lire: https://www.lemonde.fr/archives/article/1986/11/28/perquisition-et-interpellations-apres-quatorze-attentats-a-la-bombe_2926770_1819218.html#xtor=AL-32280270-[mail]-[ios]

On se souvient qu’en 1986, une série de 14 attentats à la bombe, revendiquée par les indépendantistes, dans la nuit du 24 au 25 novembre, avait accueilli l’arrivée des 1ers skippers de la Route du rhum. La Guadeloupe vivait alors une de ses périodes les plus dures, surnommée « Les Nuits Bleues ». Une période de 10 ans où l’on recensera près de 80 faits similaires en Guadeloupe, Martinique et Guyane, faisant plusieurs morts et blessés.

A voir: https://www.france.tv/la1ere/guadeloupe/soiree-horizons/4079431-les-nuits-bleues-de-l-independance.html

Guadeloupe 1ère-Ronan Ponnet: les écuries d’Augias ?

Scandale à Morne Bernard et procédure de licenciement contre le journaliste Ronan Ponnet.

Le 14 juin 2022, le journaliste Ronan Ponnet se fendait sur la page
Facebook de Guadeloupe La lère d’un commentaire contre Marie-Luce Penchard, 2ème vice-présidente de la Région Guadeloupe, suite à un article mentionnant son retrait de la course aux Législatives 2022: « corrompue, menteuse ». Du côté du Petit et du Grand-Paris, on n’aurait guère gouté au trait d’humour, d’humeur… du journaliste, connu pour sa plume acerbe.

Le correspondant de Basse-Terre se voyait ainsi notifier dans la foulée une convocation pour un entretien préalable au licenciement pour faute. Mais dans son arrête du 20 septembre 2022, l’inspection du travail annule la procédure de licenciement contre Ronan Ponnet, considérant que le journaliste n’a commis aucune faute professionnelle et que le caractère injurieux du commentaire de la discorde, invoqué par la direction, n’a pas été prouvé. Le journaliste est donc maintenu dans ses fonctions renvoyant sa direction à ses études de droit du travail, cours de 1ère année.

Ronan Ponnet, au coeur d’une guerre larvée de succession ?

Delphine Ernotte, pdg France Télévision
Augustin Hoareau, directeur régional Guadeloupe 1ère
Ronan Ponnet, journaliste Guadeloupe 1ère

Dans la station on cherche un responsable, un coupable des tensions entre la Région et la la télévision d’Etat. Des relations exécrables qui auraient poussé la patronne Delphine Ernotte à se déplacer en Guadeloupe pour jouer les juges de paix dont la visite a été snobée par la collectivité régionale. An tchou ay!

Annoncé sur départ le directeur régional Augustin Hoareau et pour calmer le jeu, le rapatriement médiatico-sanitaire de Sylvie Gengoul, directrice du Pôle Outre-Mer, totalement invisibilisé dans le PAF Franco-Français durant son mandat, est à l’ordre du jour. Un joli jeu de chaises musicales rythmé par l’affaire Ronan Ponnet avec des dommages collatéraux qui laisseront des traces profondes au sein de Guadeloupe 1ere. Le journaliste a effectivement porté plainte contre France-Télévisions pour harcèlement. Ce qui pourrait remettre en cause le retour au chaud de la directrice du Pôle Outre-Mer en Guadeloupe, incapable de ramener l’ordre dans ses troupes.

Sylvie Gengoul, directrice Pôle Outre- Mer
Muriel Barthelemi, directrice régionale Guyane 1ere

Toutefois, la succession pour le poste parisien est ouverte. Un nom circule, celui de Muriel Barthelemi, directrice régionale de Guyane 1ere qui se verrait bien retenter une aventure parisienne après son passable passage au Ministère de la Justice, sous l’ère Christiane Taubira.

Macte: des émissaires du gouvernement en Guadeloupe pour évaluer la situation ?

Konplo a chyen ?

L’ Affaire du Macte, une affaire nauséabonde qui avait éclaté suite à la révélation dans la presse des notes de taxi impayées de la directrice Laurella Rinçon. S’ensuivait alors un feuilleton digne de Netflix: dénonciations sur des problèmes de management, de gestion des comptes, accusations et plainte pour détournement de fonds publics, mise à pied, campagne de calomnies… Tout y est passé. Un tir croisé dirigé vers la jeune directrice, bardée de diplômes, faisant la fierté des Guadeloupéens, et subitement devenue la cible idéale de ses recruteurs d’alors.

Laurella Rinçon, directrice du Macte

Laurella Rinçon sur les traces de Corinne Mencé-Caster ?

Sur la sellette, Laurella Rinçon est mise à pied en vue d’une procédure de licenciement, puis réintégrée par le Tribunal administratif de Basse-Terre, le 15 septembre 2021, lui confortant les pleins pouvoirs. 1-0 pour la directrice

Depuis le 19 septembre, une mission de l’inspection générale des affaires culturelles et de l’inspection générale de l’administration est en Guadeloupe. Les inspecteurs enquêtent sur de probables irrégularités entre 2016 et 2019. Et ne voilà t’il pas que Laurella Rinçon serait encouragée à quitter LA GUADELOUPE ?? Pour quels motifs ? Y a t’il eu des menaces ? Des pressions ? Pourquoi s’ingérer une fois de plus dans des affaires locales ?

Une affaire et un traitement politico-médiatique qui rappelle étrangement l’affaire de l’UAG, en Martinique, et de sa présidente Corinne Mencé-Caster entre 2013 et 2017. Dénonçant des détournements de fonds, la présidente après 4 ans de procédure et le soutien d’une délégation sénatoriale, quittait finalement son poste et la Martinique, suite à des menaces sur sa famille…

Qui veut la peau du Macte ?

Inauguré en 2015, par François Hollande, pour un coût de 83 millions d’euros, le Macte fait l’objet de beaucoup de controverses. Certains se plaignent de manifestations trop festives sans respect pour la mémoire des Ancêtres, d’autres contestent le récit présenté de l’Histoire de France et des responsabilités locales et nationales minorées voire effacées des tablettes… Il est vrai qu’un tel établissement est en contradiction avec le roman national sur l’histoire de l’Esclavage et de la Traite Négrière. Sensé faire la fierté des Guadeloupéens, tel un navire sans maitre, le Macte tangue entre polémiques en tout genre, ne se révélant finalement pas être à la hauteur des enjeux d’une mémoire guadeloupéenne apaisée sur l’impossible réparation de ce que la France considère comme crime contre l’humanité. Alors sabordage, sabotage ou déchoukaj comme on sait si bien parfois le faire ?