En France, depuis 2006, le 10 mai est la “journée nationale de commémoration des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition”.
Que commémore-t-on chaque année ?
Après la découverte de l’Amérique par les Européens en 1492, du XVe au XIXesiècles, plus de 11 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été capturés en Afrique, transportés à travers l’Atlantique et réduits en esclavage pour travailler dans des conditions très dures au sein d’exploitations coloniales en Amérique et dans la Caraïbe.

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Pourquoi la date du 10 mai ?
La date du 10 mai a été choisie par le président Jacques Chirac, sur proposition du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE) alors dirigé par l’écrivaine Maryse Condé.

Cette date symbolique fait référence à la date d’adoption par le Sénat du texte définitif de la loi Taubira du 21 mai 2001.
Que contient la loi Taubira du 21 mai ?
La date du 10 mai commémore l’adoption de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité du 21 mai 2001, aussi appelée “loi Taubira” du nom de l’ancienne ministre de la justice.

Par cette loi, la République française reconnaît que la traite négrière transatlantiqueainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques, aux Caraïbes et dans l’océan Indien contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité.
Quelles sont les autres dates de commémoration de l’abolition de l’esclavage en France ?
Différentes journées de commémoration de l’abolition de l’esclavage sont reconnues sur le territoire français.

Cette diversité reflète la complexité et les particularités locales de l’histoire de l’esclavage dans les départements et régions d’outre-mer français (DROM). Bien que le décret Schoelcher abolit en théorie l’esclavage le 27 avril 1848, la situation politique et sociale des esclaves éloignés de la métropole ne changent pas. Ainsi, ces dates historiques correspondent à l’anniversaire de l’abolition réelle de l’esclavage dans les DROM.
- le 27 avril à Mayotte ;
- le 22 mai en Martinique ;
- le 27 mai en Guadeloupe ;
- le 10 juin en Guyane ;
- le 20 décembre à la Réunion.
La loi du 30 juin 1983 reconnaît ces journées de commémoration de l’abolition de l’esclavage comme des jours fériés locaux.
La Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qui a remplacé le CNMHE, assure la coordination du mois des Mémoires (du 27 avril au 10 juin et le 20 décembre à La Réunion) dans lequel s’inscrit la journée nationale du 10 mai.