Un vent de panique souffle sur le paysage audiovisuel Guadeloupéen. Après la disparition de Mario Moradel, fondateur et PDG d’Eclair TV en octobre dernier, qui laisse planer le doute sur l’avenir de la chaîne, c’est au tour d’AlizésTV d’affronter la tempête.
En redressement judiciaire depuis le mois d’octobre, la télé locale accumule près de 250 000€ d’impayés, hors dette fiscale.
Caroline Romney (animatrice) et Robert Moy (PDG et ancien directeur régional de Guadeloupe 1ere)
Créée en janvier 2015, suite au projet avorté en 2014 de KTV (Karukera Télévision), soutenu à l’époque par la Région Guadeloupe, l’avenir de la chaîne, qui n’émet plus sur la TNT depuis 2020, se jouera en avril 2023, date à laquelle la liquidation judiciaire pourrait être prononcée.
Les deux groupes ont décidé de mettre fin à leur projet de fusion après l’audition des parties par le collège de l’Autorité de la concurrence. Cet été, elle avait rendu un premier rapport défavorable à leur projet de rapprochement.
Le grand mariage des deux chaînes de télévision n’aura finalement pas lieu. Dans un communiqué commun, Bouygues, RTL Group annoncent « mettre aujourd’hui un terme au projet de fusion des groupes TF1 et M6, annoncé le 17 mai 2021 ».
Cette décision intervient après l’audition des parties par le collège de l’ Autorité de la concurrence, (organisme remplaçant le feu CSA fusionné avec HADOPI), les 5 et 6 septembre derniers, pour « défendre l’intérêt et la nécessité de l’opération ». Le document explique le « projet ne présentait plus aucune logique industrielle ».
Des débats qui ne se seraient pas passés comme espérés. « Malgré les remèdes proposés, il apparaît que seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l’autorisation de l’opération. Les parties ont donc conclu que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle », écrivent les deux parties dans un communiqué amer.
« Des opposants extrêmement violents » selon le patron de TF1.
Boulogne-Billancourt, France – September 2021 : Big TF1 logo on the facade of TF1 headquarters building
Bouygues a décidé de mettre fin au processus d’examen de l’opération. Et de reprocher « que Arcom n’ait pas pris en compte l’ampleur et la vitesse des mutations du secteur de l’audiovisuel français ».
Réunis, ce vendredi, lors du grand débat traditionnel du festival de la fiction de La Rochelle, les deux patrons de chaîne s’étaient épanchés sur les difficultés de l’opération. Alors que la fusion était actuellement étudiée par l’Autorité de la concurrence, Gilles Pélisson, PDG du groupe TF1, assurait que « le collège est en train de réfléchir » et « ce ne sera sans doute pas une décision facile », évoquant des « opposants extrêmement violents à cette ambition ». « On a vu les arguments que l’on nous oppose, on en est très conscient », a-t-il affirmé.
De son côté, Thomas Valentin, vice-président du directoire de M6, a estimé que, peu importe le verdict de l’Autorité, « le marché (allait) devoir s’adapter » pour trouver des solutions pour « mieux amortir les coûts, les droits » afin de « pouvoir être capables de mettre plus d’argent par programme ».
Il y a deux semaines, le gendarme de l’audiovisue avait validé l’acquisition par l’opérateur Alticedes chaînes TFX et M6 Génération (6ter), dont les groupes TF1 et M 6 souhaitaient se séparer afin de pouvoir fusionner.