Affaire Pincemail: crise à Guadeloupe La 1ère

Guadeloupe la 1ère à Morne Bernard, Baie-Mahault

La désormais “Affaire Pincemail” déclenche une crise sans précédent dans le service public régional, en raison du motif invoqué.

L’ ensemble de la rédaction, à l’appel du syndicat SNJ, fait bloc derrière son confrère et annonce un mouvement de grève pour protester contre son licenciement.

Communiqué de la rédaction de Guadeloupe La 1ère

Un préavis de grève de 24h, à compter de ce jeudi 11 mai, a été ainsi remis en mains propres à la direction.

Faute avouée, faute à moitié pardonnée ?

Convoqué devant le Conseil de discipline de France Télévisions, il y a quelques semaines, Gilbert Pincemail avait reconnu ne pas avoir mesuré l’importance de ses agissements.

Gilbert Pincemail, journaliste à Guadeloupe La 1ère

Une faute à moitié avouée et qui est vraisemblablement à l’origine du changement de la sentence pour faute lourde en faute simple. Une forme de clémence ouvrant ainsi la voie à des négociations de départ.

En effet, en cas de faute lourde : pas de négociations et indemnités minimales.

La direction outre-mer, entre le compas et l’équerre ?

Sylvie Gengoul, directrice exécutive du Pôle outre-mer

Le licenciement du journaliste, star de la matinale de Guadeloupe La 1ère, est donc acté par la direction nationale.

Cette dernière réclame également un audit sur le respect des règles éthiques et déontologiques au sein de la rédaction de Guadeloupe La 1ère.

Une mise à l’épreuve pour Sylvie Gengoul, la grande patronne de l’audiovisuel public outre-mer.

Elle, qui espèrerait finir tranquillement sa carrière en Guadeloupe, devra choisir entre ses amitiés locales ou l’application de loi.

10 mai: jour de commémoration nationale

En France, depuis 2006, le 10 mai est la “journée nationale de commémoration des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition”.

Que commémore-t-on chaque année ?

Après la découverte de l’Amérique par les Européens en 1492, du XVe au XIXesiècles, plus de 11 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été capturés en Afrique, transportés à travers l’Atlantique et réduits en esclavage pour travailler dans des conditions très dures au sein d’exploitations coloniales en Amérique et dans la Caraïbe.

Le mémorial Cap 110, érigé en 1998, à l’Anse Caffard, au Diamant en Martinique.
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Pourquoi la date du 10 mai ?

La date du 10 mai a été choisie par le président Jacques Chirac, sur proposition du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE) alors dirigé par l’écrivaine Maryse Condé.

Cette date symbolique fait référence à la date d’adoption par le Sénat du texte définitif de la loi Taubira du 21 mai 2001.

Que contient la loi Taubira du 21 mai ?

La date du 10 mai commémore l’adoption de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité du 21 mai 2001, aussi appelée “loi Taubira” du nom de l’ancienne ministre de la justice. 

Christiane Taubira à l’Assemblée Nationale

Par cette loi, la République française reconnaît que la traite négrière transatlantiqueainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques, aux Caraïbes et dans l’océan Indien contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité.

Quelles sont les autres dates de commémoration de l’abolition de l’esclavage en France ?

Différentes journées de commémoration de l’abolition de l’esclavage sont reconnues sur le territoire français.

Cette diversité reflète la complexité et les particularités locales de l’histoire de l’esclavage dans les départements et régions d’outre-mer français (DROM). Bien que le décret Schoelcher abolit en théorie l’esclavage le 27 avril 1848, la situation politique et sociale des esclaves éloignés de la métropole ne changent pas. Ainsi, ces dates historiques correspondent à l’anniversaire de l’abolition réelle de l’esclavage dans les DROM. 

  • le 27 avril à Mayotte ;
  • le 22 mai en Martinique ;
  • le 27 mai en Guadeloupe ;
  • le 10 juin en Guyane ;
  • le 20 décembre à la Réunion.
Guadeloupe, un descendant d’esclaves rachète le journal intime de Victor Schoelcher, l’abolitionniste Français (www.bigidi.tv)

La loi du 30 juin 1983 reconnaît ces journées de commémoration de l’abolition de l’esclavage comme des jours fériés locaux. 

La Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qui a remplacé le CNMHE, assure la coordination du mois des Mémoires (du 27 avril au 10 juin et le 20 décembre à La Réunion) dans lequel s’inscrit la journée nationale du 10 mai.